INTRODUCTION II
LE CHIFFRAGE D'ACCORDS
Historique
Si vous faites partie de ces nombreuses personnes qui ont de bonnes connaissances musicales ou qui ont beaucoup travaillé
seules mais qui ne connaissent pas le chiffrage d'accords, voici un cours de rattrapage. Si vous connaissez les principaux
chiffrages, vous pouvez passer cette deuxième partie d'introducion.
Les musiciens de la période baroque, au 17ème siècle, ont inventé un ingénieux système de chiffrage des accords à partir de la
basse. Il permet, à partir d'un chiffre ou d'un groupe de chiffres (2 ou 3) placée au dessus ou au dessous d'une ligne de basse, de réaliser un accord.
Cette pratique se prolongera jusqu'aux opéras seria de la fin du 18ème siècle. L'instrumentiste chargé de jouer ces accords
à partir de leur chiffrage, un clavecin, un orgue, un luth ou un théorbe réalisait ce que l'on appelle La basse continue.
Pour commencer, voyons comment chiffrer un accord parfait :
Pour chiffrer cet accord, nous noterons seulement :
Dans le chiffrage d'accord, on matérialise les notes au dessus de la basse par un chiffre qui indique combien de notes nous séparent de cette
basse. Une règle veut que la tierce, le 3 soit implicite et ne soit pas indiqué. Ainsi, le chiffrage 5 (avec un 3 implicite) nous propose
de compter jusqu'à cinq à partir du do de la basse : do, ré, mi : un mi. Do, ré, mi, fa, sol : un sol. S'il y avait eu un
mi bémol à la clef, le mi de l'accord se serait retrouvé implicitement bémol également.
Le principe est le même pour un accord à l'état de premier renversement. Procédons dans l'autre sens. Quel chiffrage va-t-on utiliser
pour obtenir l'accord suivant :
On part de la basse et on compte :
- mi, fa, sol : 3
- mi, fa, sol, la, si, do : 6
La tierce étant implicite, le chiffrage d'un accord parfait à l'état de premier renversement est
6.
Procédons de même pour les accords à l'état de deuxième renversement. Quel chiffrage utiliser pour obtenir l'accord suivant :
On part de la basse et on compte :
- sol, la, si, do : 4
- sol, la, si, do, re, mi : 6
Le chiffrage d'un accord parfait à l'état de deuxième renversement est
6/4.
Les chiffrages 5, 6 et 6/4 portent aussi respectivement les noms de quinte, sixte et sixte et quarte.
Il existe aussi des cas particuliers :
LES ALTÉRATIONS
Imaginez que vous vouliez chiffrer un accord de do majeur alors que vous êtes dans la tonalité de do mineur,
avec trois bémols à la clef. Dans un tel cas (extrêment commun), il faudra indiquer que la tièrce, le mi est bécarre. Mais
rappelez-vous, le chiffrage de la tièrce est implicite. On utilise donc cette notation :
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ou celle-ci :
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Dans le deuxième cas, le plus courant, la quinte devient également implicite.
Il en va de même lorsque l'accord chiffré comporte un bémol ou un dièse qui n'est pas à la clef.
LES ACCORDS INCOMPLETS
Il arrive, dans une succession d'accords que l'un d'entre eux ne comporte que deux notes (deux notes différentes) comme dans cet exemple :
Le dernier accord est incomplet. On peut préciser la tièrce en l'absence d'une quinte avec le chiffrage 3.