Quelles erreurs aurait-on pu commettre lors de l'harmonisation de ce do, ré, mi, fa, sol ? Quelles erreurs avez-vous peut-être commises ?
Voici une harmonisation fautive. Pour commencer, je vous laisse trouver ce que ne marche pas, ce qui ne sonne pas ; votre oreille peut vous
y aider.
Cette harmonisation contient toutes les fautes possibles et imaginables :
- 1er accord.
Les altos sont au dessus des sopranos. Ce genre de choses s'appelle un croisement et ne doit pas être utilisé n'importe comment. Dans ce cas précis, on
veut harmoniser le do et on entend très clairement le mi. C'est une grosse maladresse.
- 2ème accord.
L'alto et le soprano sont à l'unisson entre le deuxième et le troisième accord. On appelle cela (même à la même hauteur) des octaves parrallèles. Ce n'est
pas possible. L'unisson est tout à fait permis mais le vrai unisson, pas un unisson de deux ou trois notes. Exemple : Le debut de la Petite musique de nuit de
Mozart ou le tout début de la Vème symphonie de Beethoven.
- 3ème accord.
Pouvez-vous chiffrer ce troisième accord ? 6/4 exactement. Un accord de 6/4, dit aussi de sixte et quarte sera reservé aux cadences, nous le verrons en
détail très bientôt. Ici, son utilisation est grossière et injustifiée. Elle classe tout de suite son auteur dans la catégorie des gens qui n'ont pas appris à écrire
la musique. (On peut être un très bon musicien et n'avoir jamais appris à écrire la musique. Ça ne pose aucun problème tant que l'on écrit pas de musique !)
- 4ème accord.
J'ai dit précédemment que nous serions souvent amenés à utiliser des accords incomplets. Mais j'ai bien précisé qu'il s'agirait d'accords privés de leur quinte,
pas de leur tierce. Dans cet accord, il manque quelque chose ; il manque de la de cet accord de fa et l'oreille s'en aperçoit vite. On parle d'une quinte à vide.
- 5ème accord.
1. Nous avons, entre le 4ème et le 5ème accord un croisement, c'est à dire que le ténor passe au dessus de l'alto. Ce genre de choses est tout à fait possible
lorsque les mouvements mélodiques le justifient (un ténor qui monte rencontre un alto qui descend). Il peut même être intéressant avec des timbres différents. Ici, ce croisement
n'est en rien justifié. Je vous demanderais dans un premier temps, pendant tout le niveau I d'éviter les croisements.
2. Nous retrouvons des octaves parrallèles entre le soprano et la basse, cette fois.
3. Entre le ténor et la basse, il y a une quinte fa do qui devient une quinte sol ré. Ce genre de choses est totalement interdite. Il existe quelques exceptions
qui sont très précises et à manier avec la plus grande précaution. Vous devrez surveiller cela avec la plus grande attention. Une quinte parrallèle est vite arrivée.
DE VOUS À MOI
Je vais aborder un gros paradoxe auquel vous serez confrontés aussi. Je réalise presque quotidiennement des harmonisations, principalement pour chorale et il m'est arrivé
quelques fois de laisser des quintes parrallèles. Pourquoi ? Parce qu'elles faisaient tellement partie de l'harmonisation originale (fut-elle instrumentale) qui n'était pas
possible de les retirer sans dénaturer le morceau. Mais... chut... c'est juste de vous à moi.
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contusion
Posté le 28 décembre 2017 à 19h54
on avance vraiment à notre rythme.
Webmaster
Posté le 08 mai 2016 à 11h50
Vous avez parfaitement compris, Théophile.
ThéophileC
Posté le 31 mai 2015 à 23h31
Merci beaucoup pour ces cours : si j'ai bien compris les octaves et quintes parallèles vont à l'encontre de la règle d'indépendance des parties, sauf dans le cas d'une mélodie entièrement écrite sur l'unisson.
Webmaster
Posté le 02 février 2014 à 09h35
C'est une règle d'harmonie, en vigueur dans la musique tonale depuis 500 ans.
eakaffou
Posté le 01 février 2014 à 05h20
Pourquoi les quintes parallèles sont-elles interdites ?